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De nombreuses réformes constitutionnelles et institutionnelles ont vu le jour suite aux récentes révoltes dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (le « Printemps Arabe »). La réduction des inégalités de santé constitue un objectif majeur de ces réformes. Cette question est également au cœur des préoccupations des organisations internationales. A titre d’exemple, un rapport récent de la Banque Mondiale (2013) a montré le rôle joué par les inégalités de santé et d’accès aux soins dans l’instabilité politique de cette région. D’une manière similaire, un numéro spécial du Lancet (Janvier 2014) a mit la lumière sur les profondes inégalités de santé dans la région et le besoin d’adopter une approche non traditionnelle pour l’analyse de ces inégalités. Des études récentes, dont certaines ont été conduites par des membres de ce projet (SESSTIM-UMR912), ont montré que les méthodes conventionnelles de mesure des inégalités ne sont pas directement applicables aux pays en développement. L’inapplicabilité de ces méthodes est due à leurs hypothèses sous-jacentes souvent très éloignées du contexte de ces pays, notamment en termes de caractéristiques socio-économiques, démographiques et épidémiologiques. Par conséquent, des techniques plus adaptées de mesure des inégalités sont requises. En se basant sur nos précédents travaux, notamment ceux issus du projet ANR-INEGSANTE 2010-2014, ce projet se donne pour objectif d’améliorer la métrique et l’analyse des différents aspects des inégalités de santé et d’accès aux soins, en intégrant également une perspective plus large liée au bien-être. Plus spécifiquement, ce projet cherche à développer une approche compatible au contexte de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, qui permettrait de relier les inégalités systématiques de santé et d’accès aux soins à leurs causes structurelles. Ce projet a aussi pour objectif de créer un réseau de recherche euro-méditerranéen pluridisciplinaire.
Le projet SANTEMED se propose de contribuer au récent débat scientifique sur la mesure des inégalités de santé et d’accès aux soins dans les pays en développement. Il s’appuie sur des données micro-économiques issues d’enquêtes nationales représentatives. Ces données permettent d’avoir une représentation large du niveau et des tendances des inégalités de santé et de bien-être dans chacun de ces pays. Sur le plan méthodologique, le projet élargira le champ des applications des outils micro-économétriques (méthodes non-linéaires de décomposition et techniques de microsimulation) à l’étude des inégalités, et en particulier aux déterminants des opportunités individuelles. Notre projet a démarré avec la mise en place de la coopération scientifique avec les partenaires sud méditerranéens. A ce titre, une plateforme électronique est en cours d’opérationnalisation dans le but d’élargir le réseau de recherche et d’organiser la collecte de données auprès des organismes et autorités de santé dans les pays concernés. En parallèle, une synthèse de l’état de la connaissance et des travaux réalisés sur les évaluations et les mesures des inégalités de santé est en cours d’élaboration. Etant donné l’évolution rapide dans ce domaine de recherche, nous assurons une veille scientifique via les principaux moteurs de recherche de données bibliographiques.
Responsable Scientifique: Mohammad Abu-Zaineh
Ce travail est conduit dans le cadre d’un projet A*MIDEX (n° ANR-11-IDEX-0001-02) financé par le programme « Investissements d’Avenir » du Gouvernement Français, géré par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR).